Nous avons eu l'opportunité (et la joie !) d'exposer une partie de nos robes de nuit XIXè au Musée des Comtes de Provence à Brignoles à l'occasion des Journées Européennes des Métiers d'Art.
Pour cela, il nous a été demandé de rédiger un texte court présentant notre travail. C'est un moment important, car j'aime vraiment réfléchir et écrire sur notre travail. Alors je me pose et je sonde toutes nos créations de robes, je nous passe à la moulinette du pourquoi et je rédige un texte qui me parle et qui raconte au fond ce que l'on vit à travers ces confections particulières. J'ai eu un drôle de retour, m'expliquant que ce texte était peut-être un peu sombre, morbide... Bien entendu, je me suis relue et questionnée et finalement j'ai trouvé assez drôle que parler de corps et de chair puisque provoquer une telle réaction. Ce texte a malgré tout été publié ! A notre grand plaisir, nous vous le partageons !
Étoffes et Corps
Le tissu accompagne l’humain, depuis sa naissance, avec les langes, jusqu’à sa mort avec le linceul. Et tout au long de sa vie, la vêture est réellement « incarnée » par la personnalité que l’on veut en montrer et vice-versa, c’est ainsi que parfois vêtement et personne finissent par ne faire plus qu’un.
La valeur de ce patrimoine textile est inestimable pour nous, par ces corps qui ont marqué de leur chair ces étoffes. Ranimer ces robes de nuit est une façon de repeupler ces textiles désincarnés, et les ajouts que nous y appliquons, bouts de tissus, lambeaux parfois, assemblés les uns aux autres sont une façon de mettre au jour ces histoires enfouies, de révéler les couches identitaires du passé qui font de nous ce que nous sommes.
C’est apaisant. Tout fait partie de tout.
Et vous ? Vous le vivez comment le textile ? ;*)